Voilà maintenant deux décennies que Simon Le Quellec trace un sillon singulier dans la chanson réaliste et populaire (folk music, diraient les américains). Chroniqueur subtil et parfois cynique de notre quotidien, il interroge avec humour et tendresse notre relation au monde, à l’autre et à soi-même. Au fil des années, il a multiplié les collaborations et les projets (La Petite Mort, Les Doigts du Cru, Mathilde en Chansons, adaptation rock du Dom Juan de Molière avec la Cie Instants…) à contre courant des modes et des styles, en prenant toujours soin de rester loin des grandes voies commerciales. Car, si les grands anciens lui ont transmis l’amour de la rime et du bon mot, il s’est ensuite nourri de punk et abreuvé de blues, avant de tout désapprendre en voyage. Depuis son retour, il parcourt inlassablement la Bretagne avec son éternel compère Flanaghan, et s’offre à l’occasion des escapades en solo sous le nom de Kelek. Et c’est au détour d’une rue pavée, d’un chemin de traverse ou d’un bistrot à l’ancienne que vous aurez peut-être la chance de le croiser, se livrant de manière impudique sur des mélodies finement troussées, ou au contraire taillant au couteau des portraits sans concessions sur des riffs rageurs… Considéré comme un des derniers trésors cachés du Kreiz Breizh, Kelek est à la chanson française actuelle ce que le beurre salé est à la margarine : une fois qu’on y a goûté, on en redemande (même si ce n’est pas très bon pour la santé…) !